mercredi 26 mars 2014

Aujourd'hui, on lit : Juliette Society, par Sasha Grey

Je sais lire. C'est un bon début pour ce genre d'article. Et en plus vous savez quoi ? J'aime ça. Bon, dans l'année, je lis peu. Je trouve que le contexte ne s'y prête pas des masses. Je me rattrape pendant mes vacances : je dévore, littéralement. Mon seul problème c'est que, même quand je me laisse embarquer par un livre, j'oublie vite. Mon côté poisson rouge sûrement. Il n'est pas rare que je lise deux fois le même livre et de m'en rendre compte qu'un fois arrivée à la moitié. Du coup j'écris. Ce que j'en ai pensé. De quoi ça parle. Et c'est exactement ce que je vais faire ici.

Pour rester dans la lignée de l'article précédent, aujourd'hui, je vais vous parler de Sasha Grey et de son premier bouquin, Juliette Society.


Sasha, pour ceux qui ne la connaissent pas (sérieusement, c'est possible ?) ce sont des yeux de chat, une personne entière, cultivée, qui touche à un paquet de trucs dont la musique avec son groupe de noise et désormais l'écriture. Mais surtout, Sasha, c'est ça, ça ou encore ça. Et elle est plutôt douée dans ce qu'elle fait. Je lui envie assez ses talents pour les deepthroat d'ailleurs. Comment ne pas lire son livre pour voir comment elle se débrouillait niveau écriture ?


Juliette Society, pour faire bref, c'est une sorte de roman initiatique. Catherine, étudiante en cinéma, s'ennuie. Et comme bien des gens, dans ce genre de moment, elle fantasme. Petit à petit, ces fantasmes vont basculer vers le réel, en grande partie grâce à une autre étudiante, Anna, qui va lui faire partager ses récits. Puis ses expériences. Jusqu'à l'entraîner au cœur de la Juliette Society, une société secrète ou les riches et les puissants se laissent aller à tous leurs désirs, notamment des orgies phénoménales ou du sexe brutal, animal.

Autant vous dire que le sexe est au centre du roman. Si ça vous dérange, passez votre tour (que faites vous ici d'ailleurs ?). J'ai assez peu de références en matière de récits érotiques ou pornographiques, autant dire que j'attendais beaucoup du livre. J'avais peur d'être déçue. Par le genre, le récit ou par son auteure pour laquelle j'ai une certaine admiration. Au fil des pages, on alterne les scènes de sexes fantasmées par Catherine et celles qu'elle vit. C'est assez agréable d'ailleurs, ça permet un certain équilibre entre cru et cérébral plutôt réussi. Et puis, je dois avouer que même si j'aime bien les belles tournures, les belles lettres, parfois on a juste envie que ça aille droit au but. Que ce soit direct. Que ça nous pénètre d'un coup. Que ça mette un peu mal à l'aise. Quand je lis ce genre de roman, j'attends de ressentir un paquet de chose, et sur ça, Sasha, a plutôt bien réussi son coup. Je l'ai lu dans le train, en rentrant chez moi. Autant vous dire qu'en arrivant j'étais contente de retrouver mon copain.

Bon, je ne vais pas décerner le prix du livre de l'année à Juliette Society. Mais pour un début c'est plutôt prometteur. Si la belle continue dans cette voie, elle peut être sûre qu'elle aura au moins une lectrice. Le seul bémol pour moi ne se trouve pas dans les scènes de sexe. Un peu dans l'intrigue peut-être (pas mal mais rien de révolutionnaire - et puis, vu le temps passer à construire le décor, on espère beaucoup de la fin ce qui peut être assez décevant le moment venu). Surtout dans le reste. Pour reprendre les mots de Lulu Off The Bridge (dont j'aime beaucoup la critique), "il y a un côté bonne élève qui s'applique un peu voyant". Je me souviens avoir trouvé que ça virait un peu à l'étalage de culture par moment. Histoire de dire que même s'il s'agit de cul, l'héroïne et l'auteure en ont dans la tête. J'aime le cinéma pourtant, mais certaines références sont de trop, ou en tout cas, trop longues. Et elles n'apportent pas grand chose au final. Enfin, c'est Sasha, alors je lui pardonne. Et surtout, pour un premier roman, l'exercice lui réussit plutôt bien.

Du mal à comprendre certains avis par contre. Notamment ce qui est inscrit sur la quatrième de couverture, la comparaison avec Fight Club. J'ai cherché, mais à part une histoire de société secrète et un résumé sous forme de règles à suivre au dos du livre avec notamment "Trois — et c’est le plus important. Tout ce que vous verrez et entendrez à partir de maintenant doit rester entre nous" qui peut faire penser aux fameuses premières règles du Fight Club "Il est interdit de parler du Fight Club" je ne vois pas.

Au final, plutôt une bonne impression. J'aurai tendance à conseiller ce livre. Il se lit bien, et il tient ses promesses. Comme je vous l'ai dit, je suis rentrée avec pas mal d'idées en tête. Je suppose que c'est un peu le but de ce genre de littérature, non ?

Pour la route :
- Son interview sur Le Tag Parfait
- Sasha est aussi sur Twitter ou encore Instagram

À très bientôt j'espère, Sasha.


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